mardi 22 septembre 2015

Il y a un commencement




Merci de lire cette page en guise de préambule :


Nous sommes le 10 juin 2015.


Le commencement, ce fut en 1968 alors que, du haut de mes 14 ans je fis l'acquisition du P 50 de mon frère pour 400 F. Il était neuf (le p50 pas mon frère).
Je me souviens de mes premiers tours de roue avec cet engin silencieux, confortable, freinant bien. 
C'était au port ostréicole d'Andernos en Gironde.
Diable, j'étais déjà habitué aux 2 roues par le biais d'un solex rabaissé pour moi (mon frère encore), puis d'un Peugeot Bima usé dans les chemins de sable au milieu des pins derrière la maison.
Qu'est-ce que j'ai pu pédaler pour l'arracher aux ornières...

Mon 1er boulot fut de coller un gros trèfle à 4 feuilles en bas du garde boue avant. Non par superstition, mais parce que je trouvais ça super beau. En effet un copain de lycée avait les mêmes. Le p50 bleu et le trèfle.
J'ai beaucoup roulé avec cet engin. Nous étions un petit groupe à avoir des p50 et nous allions parfois jusqu'au Cap-Ferret (30 km aller quand même) par les pistes cyclables qui n'étaient à l'époque, que les anciennes pistes en ciment faites par les allemands pour relier les blockaus entre eux.

Tous les dimanches soirs, le p50 était nettoyé jusqu'au dernier cm², soigneusement stocké au fond du garage sous une gueille (chiffon/drap/vêtement en girondin).
Mon premier boulot en rentrant du bahut le samedi après-midi était de le sortir et de le contempler !
Jamais ce cyclo ne fut transformé, bricolé ni même abîmé.
Il m'a servi pendant deux ans, jusqu'à mes 16 ans et l'achat d'une cd 125.

C'est une autre histoire que vous trouverez là :

Il en est ainsi depuis ce temps là : mes motos sont toujours superbes, propres et d'origine.
Cela dit non pour me vanter, tout le monde s'en fout, mais pour situer le niveau d'exigence que j'ai lors d'une restauration.
J'espère sortir un p50 en très bel état, pas neuf ni clinquant mais comme un engin de presque 50 ans parfaitement entretenu.
J'ai bien dit "j'espère", c'est un défi notamment pour la pièce détachée et puis ce moteur fichu là dans la roue arrière, ça me file un peu les jetons !..


Voici donc la bestiole trouvée en avril 2015 près de Bordeaux, achetée 150 €.
Cela commence très mal le mien était bleu !






Un bon point, il est complet. Nombreux sont les éléments abîmés, voire très abîmés mais tout y est.
Un rapide tour du propriétaire montre qu'il n'est pas bloqué, pas trop oxydé (j'ai vu bien pire) et récupérable. Gros point noir, le pot cabossé (bon ça existe en neuf, en or devrais-je dire) et le carburateur bien fatigué. Lui n'existe pas en neuf, ni en occas d'ailleurs...

Quelques photos de détails pour montrer la bête aux spécialistes et aussi pour avoir des souvenirs. Accessoirement, cela servira lors du remontage.
Pour ceux qui n'ont jamais fait de restauration, ce point est le plus important, en effet les photos sont les seuls témoins pour le remontage ultérieur. On n'en fait jamais assez.






















Profitant d'un bain de jouvence spécial carburateurs (pour mes 125 en cours de rénovation) j'ai filé celui du p50 à tremper toute une nuit.
Un des gicleurs est indémontable, bloqué par l'oxydation et sans presque plus de tête,
quant au flotteur, regardez plutôt sa tronche !!!



Mais comment a t-il pu en arriver là ?

Maintenant je vais devoir me mettre en chasse afin de dénicher :

- De la documentation (manuel d'atelier et parts-list indispensables)
- Des pièces pour remplacer celles qui sont très/trop abîmées

Je vais choisir également la couleur, j'hésite entre le rouge ou le gris anthracite que je trouve très chic.

Mercredi 10 juin j'ai reçu un carter de chaîne, le mien ayant une patte cassée.
Il est en bon état, mais sale, il demandera à être repeint.
Il est livré avec les vis spécifiques.



Le carbu a été sorti du bain, s'il est devenu propre, pour autant une mauvaise surprise m'attendait sous la crasse. C'est un gicleur qui a subi de mauvais traitement, bloqué, sa tête n'a pas résisté au tournevis qui tentait de le dévisser.
Je pense que ce carbu ne sera pas récupérable, ne voyant pas du tout comment extraire ce gicleur
de son puits.


Samedi 20 juin j'ai acheté une doc sur le net. Il s'agit d'une "notice" complète sur le p50. De fait, c'est une sorte de manuel d'atelier édité par Honda pour ses agents, il comprend une description très complète de l'engin ainsi que la technique pour les interventions.
J'aimerais maintenant trouver une parts-list.



Samedi 4 juillet la chasse aux pièces continue.
J'ai reçu une parts-list. Comme son nom ne l'indique pas forcément pour tous, il s'agit de schémas "éclatés" de chaque partie du cyclo, chaque éléments étant numéroté sur le schéma et référencé sur une feuille à côté.
Pour moi cette doc est indispensable : d'abord je remonte avec, ensuite elle permet de commander éventuellement des pièces grâce aux références d'origine. Enfin elle guide quant aux dimensions de la visserie et autres petits morceaux indispensables et présente les différents éléments constitutifs dans l'ordre où ils sont montés.

J'ai acheté un phare complet bien plus beau que le mien (25 €). Son optique est fendue, mais c'est sans commune mesure avec l'ancienne. Comme il semble que les pièces soient rares, je préfère prendre ce que je trouve quitte à revendre après si je trouve mieux.

Le voici :





L'ancien...



Nous sommes en septembre et le p50 est toujours au même stade d'attente. Je n'ai pas trouvé d'autres pièces. Bigre l'engin n'est plus trop courant si tant est qu'il l'ait été un jour.
De plus il semble que ceux qui en ont, en ont souvent plusieurs et capitalisent les épaves pour garder de la pièce justement.
Si, j'ai trouvé une paire de pédales et de manivelles car la gauche sur le mien est un peu écartée, mais la personne en voulait 50€ et surtout sa réponse fut fort laconique et peu engageante.
J'ai laissé courir...
Ce qui m'inquiète le plus c'est la quasi impossibilité de trouver un carbu.
D'ici la fin du mois je voudrais finir le démontage et commencer la restauration. Ce devrait être possible car j'estime à 2/3 heures le temps nécessaire à un démontage "intelligent" et repéré.